L'Arbre de Diane
Alejandra Pizarnik
(extrait)
Pour une minute de brève vie
unique les yeux ouverts
pour une minute le temps de voir
dans le cerveau de petites fleurs
dansant comme des mots dans la bouche d’un muet
elle se dépouille au paradis
de sa mémoire
elle méconnaît le destin féroce
de ses visions
elle a peur de ne pas savoir nommer
ce qui n’existe pas
Elle saute la chemise en flammes
d’étoile en étoile
d’ombre en ombre.
Elle meurt d’une mort lointaine
celle qui aime le vent.
source
Présence d'ombre
Quelqu'un parle. Quelqu'un me dit.
Extraordinaire le silence de cette nuit.
Quelqu'un porjette son ombre sur le mur de ma chambre.
Quelqu'un me regarde avec mes yeux qui ne sont pas les miens.
Elle écrit comme une lampe qui s'éteint, elle écrit comme une lampe qui s'allume. Elle marche en silence. La nuit est une vieille femme la tête pleine de fleurs. La nuit n'est pas la fille préférée de la reine folle.
Elle marche en silence vers la profondeur la fille des rois.
De démence la nuit, de temps nul. de mémoire la nuit, d'ombres toujours.
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