mon ange Gabrielle - 1
À mon avis, au mieux, la plupart des gens sont bêtes comme des manches. Surtout ceux et celles qui ne se fient qu'à ce qu'ils voient et ne posent jamais de question. Le commun des branleurs et des connes qui l'ont vu dans mon cou, croit que je suis catholique, Jesus Freak ou un peu moins pire, accro de pop-métal des années 80. J'aurais le goût d'écrire "Screw them !" mais ce serait leur accorder une attention qu'ils ne méritent même pas.
Je le porte depuis le 25 aout. Pourquoi la date, cette date ? Ça me regarde. Ce jour-là, j'ai remis la main dessus en fouillant dans une de mes valises. Il s'y trouvait depuis une quinzaine d'années. Depuis qu'on me l'a offert, je ne lui avais jamais trouvé d'utilité. Un chapelet, TF?, qu'est-ce que j'aurais pu en câlisser ? Je n'ai jamais pensé m'en départir, mais comme je ne me voyais pas réciter des prières en l'égrenant, il s'est retrouvé à un poil de la casse, dans une de mes valises d'SDF parmi d'autres babioles à attendre qu'un jour je lui trouve une raison d'être.
Et quand je suis tombé dessus, man, je l'ai pris dans mes mains et je l'ai embrassé avant de me l'accrocher dans le cou. Sainte femme, une vraie celle-là. J'ignore si elle savait qu'en me l'offrant, un jour je le dénicherais dans une de mes boites un matin et que de le porter me donnerait la force de ne pas commettre un meurtre.
Elle s'appelait Gabrielle. Bien entendu, comme des masses de produits chimiques ont coulé sous les ponts depuis que je l'ai connu, j'ai oublié comment elle s'appelait, alors j'invente. Mais elle, je ne l'oublierai jamais, un ange. Et pour un ange, Gabrielle c'est bien et ça fait classique.
Elle passait ses journées entières dans sa chambre. Elle se berçait dans une chaise installée près de la fenêtre de façon à pouvoir admirer le soleil du midi jusqu'aù couchant, heure à laquelle elle s'étendait dans son lit pour la nuit avec une petite bible écornée et son chapelet dans la main.
Elle s'appelait Gabrielle. Bien entendu, comme des masses de produits chimiques ont coulé sous les ponts depuis que je l'ai connu, j'ai oublié comment elle s'appelait, alors j'invente. Mais elle, je ne l'oublierai jamais, un ange. Et pour un ange, Gabrielle c'est bien et ça fait classique.
Elle passait ses journées entières dans sa chambre. Elle se berçait dans une chaise installée près de la fenêtre de façon à pouvoir admirer le soleil du midi jusqu'aù couchant, heure à laquelle elle s'étendait dans son lit pour la nuit avec une petite bible écornée et son chapelet dans la main.
J'étais préposé aux bénéficiaires à cette résidence pour personnes âgées. Ma vie était un foutoir indescriptible. J'habitais une petite ville de la province, j'étais coupé de mon monde et bien qu'ayant réussi à me débarrasser de l'héro, j'étais loin d'avoir trouvé un sens à ma vie qui était devenue déprimante à se lancer par centaines devant le métro . Pour me permettre d'endurer mon mal de vivre, tous les jours, je me déboitais le génie avec des litres de Caballero en gobant des poignées de Rivotril et, de temps en temps, m'offrais les services à rabais d'une vieille pute de ma connaissance qui ne me faisait pas chier parce qu'elle savait que ce dont j'avais besoin était de me vider entre ses jambes avant de me blottir dans ses bras pour brailler tout mon soul.
(à suivre...)
Aucun commentaire:
Publier un commentaire