Quelle glorieuse tristesse d'être mer, se dit le fou,d'avoir mille trompettes d'écume pour se précéder à l'horizon, des algues tigrées pour décorer son plaisir, du sable plein les oreilles. N'être qu'une matrice tremblante au lever de la lune , périodiquement vibrante de spasmes endoloris, un réseau serré de pistes dessinées sur la peau. Mais seule, encore plus seule qu'un fou.
Départs vers l'azur en fusées de couleur, escalades de pics aux contours brouillés par le vide, montées, chutes, essors, vallées obscures, soleils infestés par des fourmis de sang; poils et pubis et feux de la rampe, tout ce monde papillonnant de la chair pulvérisée; ce paradis d'une seconde qui farcit la terre de fumée.
Départs vers l'azur en fusées de couleur, escalades de pics aux contours brouillés par le vide, montées, chutes, essors, vallées obscures, soleils infestés par des fourmis de sang; poils et pubis et feux de la rampe, tout ce monde papillonnant de la chair pulvérisée; ce paradis d'une seconde qui farcit la terre de fumée.
Les spasmes du dimanche dans les gisants satisfaits. Joyce Mansour.
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