lundi 16 décembre 2024

 

au nom de mon fucking pied
une nouvelle série


La voiture comme « drogue »

La notion de dépendance à l'automobile peut aussi porter sur une addiction (ou assuétude) vis-à-vis de l'automobile, entretenue par une abondante publicité, souvent de plus en plus ciblée, et par un certain « cynisme de l'urbanisme contemporain », selon Newman et al. (1995).

De nombreux sondages ont montré que si beaucoup de citoyens se disent prêts à modifier leur comportement pour améliorer ou sauver l'environnement, ils évoquent plutôt le tri des déchets, la réduction du gaspillage d'eau, d'électricité ou de nourriture, l'alimentation bio, mais oublient la voiture. « Face à leurs contradictions, certains arguent même ne pas être directement responsables du réchauffement climatique, les avions, les bateaux et le transport de marchandises provoquant davantage d’externalités que leurs déplacements quotidiens »15. Une enquête socio-psychologique parue en 2020 montre que la sensibilité environnementale varie selon qu'on possède ou non une voiture, faisant dire aux auteurs de cette enquête que la voiture est une sorte d'« impensable » ou d'« impensé de la conversion écologique ». Une analogie est donc souvent faite avec l'addiction à certaines substances psychoactives et/ou à des activités nuisibles pour la santé, l'environnement ou le corps social.

Cette approche sous-entend aussi que les arguments rationnels, écologiques ou rhétoriques politiques ne peuvent parfois pas convaincre (en tous cas de la même façon ou partout) les populations ou citoyens pensant que la voiture leur est absolument nécessaire. Ces arguments, notamment nécessaires à une politique de réduction de la motorisation dans les centres et hypercentres, gagneraient selon à mieux intégrer l'inclusivité sociale, comme en France la Loi d'orientation des mobilités du 24 décembre 2019 l’a récemment évoquée.



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