jeudi 31 juillet 2014

Marina Abramović
    Cette oeuvre était initialement un exercice de confiance, car elle avait annoncé aux visiteurs qu’elle ne bougerait pas pendant 6 heures, peu importe ce qu’ils lui feraient. Elle plaça sur une table 72 objets qu’ils pouvaient utiliser de manière agréable ou destructrice, comme des fleurs, un boa en plumes, un couteau et un pistolet chargé, et elle invita les visiteurs à les utiliser de la manière qu’ils le souhaitaient.

   Selon Abramović, les visiteurs étaient au début pacifique et timides, mais devinrent rapidement plus violents. « L’expérience que j’en ai apprise, est que… si vous laissez faire le public, vous pouvez être tuée… Je me suis sentie vraiment violée : ils ont découpé mes vêtements, enfoncé des épines de rose dans mon ventre, une personne a pointé le pistolet vers ma tête, et une autre le lui a retiré. Cela créa une atmosphère agressive. Après exactement 6 heures, comme convenu, je me suis levée et ai marché vers le public. Tout le monde est parti, fuyant une réelle confrontation. »

    Cette oeuvre révéla quelque chose de terrible sur l’humanité, un peu comme dans l’expérience sur l’obéissance de Philip Zimbardo à la prison de Stanford, ou celle de Stanley Milgram, qui toutes deux montrèrent à quel point les gens étaient prêts à blesser les autres dans des circonstances inhabituelles.

    Cette performance montre à quel point il est facile de déshumaniser une personne qui ne réplique pas, et est particulièrement significative car elle contredit ce que nous pensons que nous sommes. Je suis sûr qu’une personne lisant cela ne croira pas que les gens autour d’elle/de lui sont prêts à faire de telles choses à un autre être humain, mais cette performance prouve le contraire.

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